
Dans le même temps, Cacahuète décidait de sacrifier sa blonde toison (plus si blonde que ça) en s’étalant une coloration « blond naturel et chatoyant » sur le crâne. La délicate odeur d’ammoniac et de cheveux qui cramaient nous a flatté les narines pendant tout le film. Hélas, telle Samantha Jones ruinant ses poils pubiens pour cacher le fait qu’ils devenaient gris, Cacahuète a été trahie par la petite boîte…
Il n’en fallait pas moins pour profiter dans les meilleures conditions d’un bon gros épisode de Confessions intimes. Oui, on aime enchaîner les comédies niaises et les programmes intellectuellement plus exigeants, lors de nos soirées télé. On est un mollusque ou on ne l’est pas!
Comme à chaque fois, la misère intellectuelle de nos candidats au quart d’heure de célébrité était édifiante. Commençons par le début : Danielle, qui visiblement n’a qu’un seul T-shirt à se mettre sur le dos (organisons un Danielle-thon!), n’est pas du tout contente de la vie menée par sa fille Shanna, gogo danseuse. En même temps, quand on donne un prénom pareil à sa fille… Bon, bref. Au début, je me suis dit que Danielle était une vieille réac’ qui n’assumait pas le fait d’avoir élevé sa fille comme une future lofteuse. Il faut dire que, d’après la voix off, c’est elle qui a poussé sa fille à faire des défilés et du mannequinat dès son plus jeune âge. Rien d’étonnant à ce que, faute de percer, la nénette finisse par se tourner vers les métiers d’exhibition où l’on veut bien d’elle. Mais voila, une très fine analyse est proposée par la Une : Shanna a 25 ans et vit toujours chez sa mère, mais elle PREND SA VIE EN MAIN! A 19 ans, elle a rencontré un kéké qu’elle croyait être l’homme de sa vie et qui lui a fait pondre un môme. Et comme, depuis, leur histoire s’est terminée, elle s’est reprise en main en gagnant sa vie en freelance dans les boîtes et les bars. A ce moment là du sujet, je me dis : yes, go Shanna, prends-toi en main! En plus, Shanna, c’est une Vitaa, si on y réfléchit. Je la soutiens à fond. Danielle hurle, dès que sa fille revient de son shopping chez Pouffashop, des « C’est porno! », « T’as les fesses à l’air alors qu’il fait frais » et autres « C’est dingue, tout ce que t’achètes, c’est cul nu! ». Phrase culte en devenir. Puis vient le fou rire assez irrépressible, lorsqu’une copine à peu près aussi vulgaire qu’elle déclare à Shanna qu’elle fait un métier dégradant et de mauvais goût, et qu’elle danse de manière trop provocante. Le poêle se fout du poêlon, je trouve, mais bon. Et peu à peu, je réalise surtout que Shanna entretient une situation parfaitement anormale : 25 ans, un job, mais toujours chez sa mère, baby-sitter pas chère pour son gamin, qu’elle ne prend même pas la peine de prévenir quand elle sort et qu’elle provoque en permanence en lui montrant ses shootings photo pour Pouf Mag…
Le deuxième sujet mettait en scène l’homme idéal. Philippe, individu bedonnant bénéficiant d’un fort seyant trou dans l’avant de sa dentition, est l’homme parfait. Il le fait même dire à tout le monde. Chez le coiffeur… euh, pardon, au coiffeur, s’approchant d’une cliente impressionnée par les caméras de l’émission, il lui demande : « Madame, vous me trouvez comment? ». Elle, désarçonnée : « Euh… ». Lui, pas démonté : « Plutôt sympathique, non? ». Elle, aimable: « Euh, oui… ». Lui, l’aidant à compléter : « Et marrant, mignon, bien habillé!… ». Puis, se tournant vers le coiffeur : « Tu vois, y’a pas que moi qui le dis! ». Bah si, mec, justement.
Avant de nous pieuter, nous nous sommes quand même attardés devant le troisième sujet : la grognasse maquée mais d’une jalousie maladive. Un grand classique de la maison, donc sans grand intérêt, mais qui avait au moins un argument pour nous retenir : ça se passait à Bordeaux. On peut donc vous affirmer que la prod’ a fait faire à nos tourtereaux des allers-retours pas du tout spontanés dans la rue Sainte Catherine pour mettre en scène leur engueulade en public. Notez que la jeune fille, que nous appellerons Grelucha, considère que si son mec croise dans la rue un individu de sexe féminin à moins de 20 mètres de distance, c’est qu’il la drague. Autant dire que le jeune homme, que nous appellerons Moudugenou, n’a pas souvent la paix lorsqu’il sort de chez lui. Le choix de ce pseudo, Moudugenou, est dû au fait que, par ailleurs, ce garçon se montre (par amour probablement) d’une tolérance assez impressionnante face à sa castratrice dulcinée. Une nouvelle analyse très profonde de la voix off nous apprend que Grelucha a passé la majeure partie de son enfance à errer de foyer en foyer, et que c’est pour ça qu’aujourd’hui, par peur de l’abandon, elle impose sa jalousie infernale à son malheureux amoureux. L’exemple édifiant : le couple reçoit une amie de Grelucha pour la soirée. A peine la demoiselle a-t-elle passé le pas de la porte que Grelucha lui saute dessus pour un contrôle de douane : « Ouvre ton manteau! T’as mis quoi, une jupe? Non, un pantalon…Bon, ok. Un peu décolleté ton top, mais bon, ça va. Tu aguiches pas mon mec, ok, espèce de piège à hommes/chiennasse lubrique!! ». La copine est donc super à l’aise, d’autant que, finalement, elle n’est autorisée à enlever son manteau qu’une demi-heure plus tard lorsque, au bord de la syncope, elle demande l’autorisation de ne pas mourir de chaud. Voyant que Moudugenou parle à sa pote, Grelucha, décidément possédée par l’Antéchrist, lui assène un « Tu pourrais me regarder moi, quand tu lui parles à elle ! Moi j’suis ta copine, elle c’est rien« . Grelucha entretient bien ses relations amicales, et ne semble pas avoir conscience du fait que, ce faisant, elle crée entre son amoureux et sa copine une connivence qu’ils n’auraient jamais eue autrement. Plus tard, alors qu’elle s’apprête à sortir avec son allumeuse de copine, Grelucha enferme Moudugenou dans l’appartement et prend plein de précautions avant de partir. Elle planque les magazines télé (non, pardon, les « livres ») dans la chambre fermée à double tour, afin que son copain ne se masturbe pas sur des photos obscènes de Valérie Damidot. Elle lui bloque son téléphone portable, afin qu’il n’appelle pas les sal*pes en chaleur qui lui courent après (dont elle a de toute façon effacé toute trace dans son répertoire). Moudugenou trouve que « c’est lourd ». Perso, j’aurais profité de l’absence de Grelucha pour me barrer et ne jamais revenir, mais bon… Moudugenou est un peu mou du genou.