
Qui en a ras-le-bol des biopics ? Tout le monde, hein. Mais bon, le cinéma, français ou hollywoodien, continue à en produire à la pelle, et on continue à aller les voir, c’est un peu de notre faute, tout ça. Au passage, la tendance du biopic permet à de nombreux acteurs d’ajouter César, Oscar, BAFTA ou Golden Globe à leur CV : ils remercient donc Idi Amin Dada, Aileen Wuornos, Elizabeth II, Françoise Sagan, Virginia Woolf, Edith Piaf, Ray Charles, Leigh Anne Tuohy, Władysław Szpilman, Claude François, George VI, Serge Gainsbourg ou encore Abraham Lincoln. Et de profiter d’une grande vague culturelle érigeant le passé et la nostalgie en étalons de l’idéal de vie, étalant sous nos yeux forcément ébahis la mode, la naïveté, l’élégance et le kitsch des décennies les plus emblématiques du XXème siècle, qu’on autopsie sur pellicule pour sa postérité. C’est qu’au moins, dans les années 50, z’avaient la syphilis et le Maccarthysme, mais ils savaient s’habiller et fumer avec élégance. Ou comment Paris s’est rempli de jeunes gens arborant moustaches et gilets ringards qu’ils détestaient porter au primaire, juste pour faire la jonction entre le lifestyle des Trente Glorieuses et l’hyper-connectivité de 2014. Bref, comme on est en pleine criiiiiiiiise depuis six ans (ou plus, on ne sait plus) et qu’on a besoin de se lustrer l’égo national, on ne pouvait pas éternellement échapper à un mythe du made in France du calibre d’Yves Saint Laurent, dans la galaxie des biopics.
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