Cela fait près de huit mois que je n’ai rien écrit ici. La vérité c’est que non seulement j’ai été bien occupé, mais surtout je suis resté bloqué dans une forme d’autocensure dont je peine à expliquer les mécanismes. Enfin, je ne peine pas vraiment. C’est plutôt l’une des dimensions de l’autocensure. L’expliquer, c’est déjà en dire trop, c’est risquer l’embarras de montrer mes peurs irrationnelles, c’est risquer les représailles et les conséquences dont je sais déjà qu’elles viendront. Je n’ai pas réussi à reprendre la main pleinement sur mes espaces personnels en ligne. Je sais qu’ils sont lus, scrutés, et même si plus personne ne me demande de comptes sur ce que je poste publiquement, l’idée de ne pas maîtriser qui me lit, de savoir que je suis lu par quelqu’un qui se sert de ce que je montre pour nourrir un narratif faux a mon propos, c’est au-dessus de mes forces, encore. Je sais que si je commence à m’épancher sur le passé, ou même sur certains aspects de mon présent, cela va me revenir aux oreilles plus ou moins directement, sur un ton accusateur qui m’a suffisamment insupporté pour que je préfère me taire. Mais je voudrais redevenir celui que j’étais avant toutes ces histoires. Alors je vais m’astreindre à réécrire ici. Peut-être sous des formes différentes, un peu plus courtes ou cryptiques. C’est encore céder à l’autocensure, je sais, mais c’est aussi un premier pas pour récupérer un peu de la liberté et de l’insouciance, en ligne et ailleurs, que j’avais jusqu’en 2023, peut-être à tort. Ceux qui connaissent l’histoire le savent, ce ne sera plus jamais tout à fait comme avant. Mais ça ne veut pas dire que plus rien ne peut être comme c’était. Reprendre le blog, aussi futile et vain que cela puisse paraître au vu du nombre de lecteurs et de la probabilité que ce soit justement lu pile par la mauvaise personne, c’est déjà proclamer que je m’en fous, que je referme cette page et que je m’autorise à nouveau à être qui j’étais avant que ma vie ne parte aux orties.
autocensure
4 réponses à “autocensure”
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Si tu savais le nombre de billets qui reste étranglé plutôt que publié. Les raisons diffèrent certes. Il y a toujours des choses qu’on écrit que dans sa tête pour se protéger soi-même ou pour ne pas heurter la sensibilité ou susceptibilité d’autrui. Peut-on éviter l’auto-censure ? Il y a des choses qu’on garde pour soi, mais ce n’est pas une raison pour taire tout le reste.
En tout cas, ça m’a fait plaisir de voir ton nom apparaître dans mon lecteur de flux rss, et de te lire chez toi. Bon retour et bonne réappropriation de ton espace.-
Merci 🙂 je vais essayer de ne pas taire tout le reste.
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Très sympa de te voir revenir !
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Merci :))
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