Le silence assourdissant

Monkeypox. On dirait presque un nom de jeu de société. Plus de 5000 cas dans le monde selon l’OMS, dont la plupart en Europe. Un vaccin qui existe. Des autorités de santé qui recommandent de vacciner les adultes cas contact, voire d’élargir à toutes les populations à risque. Post-exposition, pas de manière préventive. A croire qu’ils n’ont pas assez de vaccins, ou qu’il coûte cher, et qu’ils n’osent pas le dire. Mais ce n’est pas une maladie mortelle, alors on ne fait rien. Et puis, que la dose soit coûteuse ou pas, ça revient cher, de vacciner de manière systématique comme ça.

 

Alors la variole du singe sera le tube de l’été chez les pédés urbains, les hommes et les femmes multipartenaires, les vacanciers qui se galochent en boîte de nuit et se chopent sur la plage. Ça me sidère toujours, ces histoires d’épidémie « communautaires », avec des associations et des acteurs de terrain qui alertent les autorités sur une contagion en cours et les solutions qui existent, et où ça réagit mollement, ou pas du tout, là-haut. L’impact médiatique hyper faible. Le refus de proposer le vaccin à grande échelle pour des raisons d’argent. C’est bon, c’est que pour des pédés, ils vont choper leurs boutons et passer trois semaines à l’isolement, ça leur fera la bite. Ils auront un souvenir rigolo à raconter de leur été 2022. Ça me rend dingue. C’est la rhétorique du « z’ont qu’à pas baiser » qui se joue ici, sans le dire, comme pour l’avortement, comme pour le sida, comme pour toutes les crises sanitaires qui commencent ailleurs que chez les homes hétéros blancs. Ils n’ont qu’à se démerder. Au pire si ça en tue deux-trois au passage on s’en fout.

 

Le vaccin existe. D’ici fin août, au rythme où ça va, on va tous le choper, ou connaître un copain qui l’aura chopé. On a un vaccin. Et le silence est assourdissant.

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