L’odeur de l’automne

 

 

Il fait de plus en plus sombre le matin à 7h30. Mes amygdales me grattent. Les collègues tombent comme des mouches entre les rhumes, les angines et la huitième vague de covid. On fait des cures préventives de Berocca pour ne pas être le prochain à se transformer en fontaine à morve. Les semaines passent, les jours raccourcissent et l’hiver se rapproche peu à peu. Il y avait eu la température du café, maintenant il y a aussi l’odeur spécifique de l’automne. Ça y est, malgré la vague de chaleur de ces derniers jours, on y est : il a plu et ça s’est refroidi cette nuit, et en traversant le parc ce matin, j’ai pour la première fois senti cette odeur caractéristique de la saison. Cette odeur qu’on ne sent qu’en octobre et novembre dans l’air, entre le sol mouillé, les feuilles mortes, les champignons frais et les mousses qui commencent à s’épanouir au pied des arbres à la faveur de l’humidité, le froid dans l’air.

 

J’imagine que ça veut dire qu’il va falloir ressortir un vrai manteau, et rejoindre les hordes de fans de raclette qui ont déjà recommencé leurs rituels gastronomiques aux premières baisses de température. Non pas que cela me dérange, car qui n’aime pas le fromage fondu ? Et puis, quand il fera froid, au moins on saura comment s’habiller le matin pour ne pas crever de froid ou transpirer l’après-midi. J’aime bien cela, savoir à quoi m’en tenir. Même quand c’est pour du froid. Au moins il y a un confort dans la prévisibilité. La possibilité d’anticiper, de s’organiser, de vivre en accord avec l’environnement, de s’équiper correctement. A moins, bien sûr, que les blagues sur les journées à 22°C en décembre ne se révèlent pas tant drôles que prémonitoires.

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