Le journal de rêves (1)

 

 

J’ai décidé que dorénavant, de temps en temps, quand je m’en souviendrai et que j’en aurai envie, je tiendrai ici un journal de rêves, c’est à dire que je noterai et raconterai, dans des articles probablement plus courts que d’habitude, pour mes propres archives personnelles, un rêve ou un extrait de rêve qui m’a interpellé, marqué ou simplement interloqué. Je sais bien que les rêves sont souvent des « sas de décompression », des symboles destinés à exprimer ou évacuer nos préoccupations plus ou moins conscientes de la vie éveillée. Mais là, je dois avouer que je ne sais pas trop quoi faire de ça.

 

Cette nuit j’ai rêvé que je prenais l’avion avec ma mère et mon frère. On atterrissait, et on prenait ensuite un train pour terminer le trajet et arriver à destination. Dans le train, je m’aperçois que j’ai retiré mes chaussures pendant le vol, et que j’ai oublié de les remettre. J’ai marché plusieurs centaines de mètres entre l’avion et le train sans m’apercevoir que j’étais en chaussettes, et j’en reste prostré d’hébétude. Ma mère m’engueule, comme quand j’étais gamin et que je perdais un objet. Mais je m’en moque un peu. Non, son courroux ne me préoccupe pas trop, de toute façon c’est trop tard, mes Air Force sont perdues sous un siège d’Airbus, et moi je suis déjà perdu dans mes pensées : je cherche à retracer ce trajet à pied entre l’avion et le train, qui n’a jamais eu lieu, et à comprendre comment j’ai pu marcher toutes ces dizaines de mètres sans m’apercevoir que j’étais en chaussettes. Je n’ai donc pas senti les stries des escalators, la rugosité des moquettes, le froid des carrelages, les graviers incrustés dans le bitume ? Je suis con ou quoi ? En temps normal je mets moins de 50 mètres, après être sorti de chez moi, pour me rendre compte que j’ai oublié une clé, un casque, un chargeur, un cabas… la plupart du temps je m’en aperçois au moment où j’appuie sur le 0 dans l’ascenseur. Mais là, non, je suis descendu de l’avion et j’ai marché des centaines de mètres en chaussettes, sans m’en apercevoir.

 

C’est le moment où je comprends que je suis dans un rêve et que j’émerge, dans un demi-sommeil, jetant un œil au réveil. Il n’est que 6h.

 

Que signifie rêver d’oublier ses chaussures ?

3 thoughts on “Le journal de rêves (1)

  1. Matoo

    mars 30, 2023 at 12:07

    Il faudrait que je note des choses vraiment en me réveillant la nuit, ce sont les seules bribes oniriques qui me restent. Le reste s’efface trop vite !!

    • Vinsh

      mars 30, 2023 at 5:58

      Oui, je te confirme, je ne m’en serais pas souvenu si j’avais dû l’écrire trois heures plus tard. Le cerveau balaie vite ces informations a priori inutiles. 😉

  2. estèf

    avril 1, 2023 at 4:02

    Ce ne signifie pas forcément quelque chose. Faut pas vouloir tout psychologiser me disais justement ma psy l’autre jour alors que je m’interrogeais sur quelques rêves ou émotions… évidemment je n’étais pas super convaincu…

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