Ce week-end c’était la Folsom Street Fair, le rassemblement annuel des communautés cuir, SM et autres variantes kinky sur Folsom Street à San Francisco. Non pas que je sois particulièrement versé dans ces pratiques en général, mais ce sont des communautés tellement ouvertes et cools avec tout le monde, et en même temps tellement soumises aux stigmates sociaux, que leurs rassemblements ici (Dore Alley, Folsom) sont des incontournables de la communauté LGBT dans son ensemble, kinky ou non. Et en ces temps troublés aux Etats-Unis (et, ne nous mentons pas, un peu partout dans le monde) pour les minorités LGBT et en particulier les personnes trans, les espaces de libre expression comme celui-ci sont plus précieux que jamais. L’année dernière, pour des raisons que tout le monde connaît ou comprend plus ou moins même sans vraiment connaître les détails, c’était compliqué pour moi de profiter de la Folsom lors des quelques dizaines de minutes que j’y ai passé. Alors cette année, puisque c’était ma première “vraie” Folsom en liberté, et alors même que je ne sais toujours pas si je serai encore aux Etats-Unis dans six mois, je me suis astreint à jouer le jeu et à me connecter à l’événement et à l’esprit unique de ce week-end, qui avait déjà largement commencé et débordé sur le week-end précédent, avec moult soirées thématiques dans les bars et clubs pour faire monter la sauce (sans mauvais jeu de mots) pour les habitants de la ville en attendant l’afflux massif de touristes LGBT venus de tout le pays (et même un peu plus loin) à partir de jeudi dernier. Après tout, ce sera peut-être ma seule et unique Folsom, alors autant en faire un moment mémorable et embrasser tout le potentiel d’un week-end pareil, sorte de Pride avec un supplément d’âme non négligeable. Outre l’aspect “Disneyland du cul”, je crois que cela a été mon week-end le plus quintessentiellement “San Francisco” depuis que je vis ici. Les amis, les amants, les baisers donnés et reçus de parfaits étrangers juste parce qu’ils sont mignons, les gays en harnais et les couples hétéros en laisse, les bites à l’air, les mecs qui baisent sur le fauteuil d’à côté pendant que tu discutes avec tes copains et que personne ne calcule, les communal house parties, fêtes chaotiques dans les maisons qui débordent sur la rue et sur le jardin, avec des gens qui baisent aux fenêtres et fument de la weed en dansant en jocktrap en pleine rue, les créatures étranges et sexy se baladant dans la rue avec leurs accoutrements les plus outranciers et, il faut bien le dire, parfois hilarants, mais aussi tous ces kinks qui ne m’auraient jamais traversé l’esprit et qui ici s’expriment librement, avec fierté et enthousiasme, dans un esprit de camaraderie et de communauté bon enfant, pour peu qu’on ne s’offusque pas des pratiques sexuelles d’autrui auxquelles personne ne nous force à participer (et si la simple vision d’un masque puppy vous dérange, honnêtement, qu’est-ce que vous foutez là ?).
Si on m’avait dit il y a encore cinq ans que je passerais un week-end de ce genre, à me balader dans tous les sens en ville, d’amis en amants, de fêtes musicales en backrooms plus ou moins improvisées, comme un gros cliché hippie sex positive, et que je me sentirais pleinement connecté aux événements du week-end et à cette communauté non-jugeante, le temps de quelques heures avant de redevenir mon moi sobre et pince-sans-rire le lundi matin… bon bah je me serais demandé comment j’ai atterri ici, mais j’aurais trouvé ça trop cool aussi.
Matoo
septembre 30, 2025 at 9:06J’aurais adoré ça je pense, il faudra vraiment que j’expérimente ça un jour !!! :DD
Vinsh
septembre 30, 2025 at 4:32Je pense que tu aurais été comme un poisson dans l’eau 😉
Orpheus
septembre 30, 2025 at 5:34Une bulle d’air dans un monde en apnée…
William
octobre 2, 2025 at 3:06Fait totalement par hasard (je le jure!) et je n’en suis pas revenu.
William
octobre 2, 2025 at 3:07« Non pas que je sois particulièrement versé dans ces pratiques en général »
Ouais, ouais à d’autres ^^