Je ne commence jamais à la même heure deux jours de suite. L’organisation de mon job fait qu’il faut un francophone disponible à toute heure de la journée, y compris en tenant compte du décalage horaire avec le Québec et la France. Donc certains jours je vais commencer ma journée à 9h30, d’autres à 6h, et selon les jours de travail sur site ou de télétravail, je vais tantôt me lever à 8h30 ou 4h30 pour ne pas rater mon bus. Autant dire qu’il faudrait que je programme mes soirées pour me coucher environ sept heures avant le réveil mais que, bien entendu, je ne le fais pas et me couche indifféremment à minuit et demi tous les soirs, me maudissant lorsque je l’alarme sonne quatre heures plus tard et que je ronfle debout sous la douche en attendant que mes yeux se décollent. Je n’ai jamais été du matin. Toute ma vie, je me suis levé tôt lorsqu’il le fallait, sans trop broncher, mais dès que j’ai le choix, j’opte toujours pour les débuts plus tardifs. Je ne sais pas si a mon âge c’est un signe d’immaturité, de préférer à ce point le soir et de continuer à procrastiner sur les écrans jusqu’à pas d’heure pour avoir l’impression qu’une partie de mon temps m’appartient encore, mais c’est comme ça, je continue de préférer la nuit a l’aube. Oui, c’est joli le soleil qui se lève sur la baie de San Francisco dans le bus, mais moi jusqu’à 11h je ne suis bon à rien. En revanche, j’apprécie les jours où je commence tôt parce que je finis tôt. C’est cool d’être dispo à 15h30 et d’avoir vaguement le temps de faire quelque chose une fois rentré chez soi. En fait, l’idéal ce serait de ne pas avoir à travailler du tout. Mais ce n’est pas le monde dans lequel je vis. Et certainement pas le bon pays pour ça. En attendant, je vis cette expérience comme un retour à ma jeunesse déstructurée, avec les cours à la fac qui ne commençaient jamais à la même heure et les soirées et les dates qui tombaient au milieu de la semaine. Et même si c’était fatigant, en vrai ce sont de super souvenirs.