Ça y est, j’ai fini par l’attraper : non, toujours pas le covid. Juste l’habituel rhume « coup de froid » que je tente de repousser depuis octobre à coup de cures de Berocca et autres tisanes pisse-mémé. Mais trois quarts d’heure d’attente immobile par 4°C vendredi soir devant une salle de spectacle ont eu raison de mes dernières résistances. C’est donc parti pour la première crève de l’hiver, celle qui normalement devrait être terminée d’ici ce week-end et qui reviendra, avec à peu près les mêmes symptômes, après les fêtes.
Depuis mars 2020 et le premier confinement, j’ai eu la chance de ne pas attraper le covid. Ou du moins, de ne pas en développer les symptômes. Je suis bien incapable de dire si l’un de mes rhumes a pu, en fait, être le covid sous une forme légère, mais les personnes de mon entourage qui l’ont eu sont catégoriques : si je l’avais eu, je l’aurais su. Apparemment on « sent » que les symptômes sont inhabituels, anormaux pour un rhume ou une grippe saisonnière. Et je n’ai eu que mes rhumes d’hiver habituels : légère difficulté à déglutir, puis gorge qui gratte un peu, puis toute la zone ORL qui se transforme en fontaine à mucus, avec léger mal de crâne et envie de rester au lit sans rien foutre. Quoique ce dernier symptôme, chez moi, n’est pas tant une manifestation de rhume qu’un symptôme de la vie en général.
Passer à travers les mailles du filet m’a forcément rendu un peu désinvolte. Je ne suis pas devenu un dingue du gel hydroalcoolique ou un obsédé du masque, je ne flippe pas plus qu’avant dans les lieux publics bondés. Je crois que c’est une forme de chance. Si le gouvernement se décide à imposer de nouveau le port du masque dans les transports publics et les cinémas, bien sûr ça m’emmerdera, mais je le ferai sans moufter. Mais comme ils en restent aux appels solennels, refusant de prendre la responsabilité d’une mesure impopulaire et préférant faire reposer sur les comportements individuels sans contrainte la vague hivernale à venir, je ne suis toujours pas un maniaque du masque dans les lieux publics. J’ai globalement arrêté de le porter dès que ça n’a plus été obligatoire : respirer ma propre vapeur de pif, désolé mais je ne suis pas parvenu à me raconter que je « préférais » ça. J’ai porté le masque quand c’était obligatoire, sans broncher, pour contribuer à l’effort collectif, pour protéger tout le monde autour de moi, dans la mesure où tout le monde en faisait autant pour me protéger, moi, en même temps que tous les autres. Mais ça m’a suffisamment soûlé pour tomber le masque dès que ça a été possible.
En attendant un éventuel retour du masque obligatoire (mais l’oseront-ils seulement ?), je continue à en avoir un en permanence sur moi, le plus souvent dans une poche de manteau ou dans la poche arrière de mon jean. C’est généralement le même que je garde pendant des semaines, et que je vais porter cinq minutes par-ci, deux minutes par-là : en pharmacie, au laboratoire d’analyses médicales, en salle d’attente chez le médecin, au CEGIDD… bref, dès que je suis devant un professionnel de santé. Souvent ils l’imposent, mais même quand ce n’est pas le cas, je garde le réflexe de le porter devant ces gens qui, bien que vaccinés et protégés par les vitres posées sur leur bureau ou leur guichet auxquelles nous ne prêtons plus attention, sont quand même assez exposés en permanence à des gens malades sans qu’on vienne leur ajouter nos propres risques, même minimes.
A chaque fois que je me rends dans un de ces endroits, j’oublie pourtant complètement de prendre un masque. Je n’y pense qu’une fois arrivé devant leur porte. Et je suis alors bien content de retrouver, au fond d’une poche, un vieux masque plié en quatre, que je peux mettre au lieu de rebrousser chemin pour aller en acheter un à la caisse d’un supermarché. Mais à chaque fois je me fais la réflexion : tiens, c’est vrai, le masque. Je l’avais oublié, lui. Ma désinvolture confine à l’amnésie.
Matoo
décembre 6, 2022 at 7:27Je suis stricto sensu exactement comme toi !! 😀
Vinsh
décembre 7, 2022 at 9:19On essaie d’être sages, c’est déjà ça 😉