good fortune

Il a été cancelled, Aziz Ansari, ou pas ? Il avait eu une affaire #metoo en 2018 puis ça s’était effondré comme un soufflé, je crois, mais de notre côté de l’Atlantique le gars n’est pas assez connu pour que la suite de sa carrière nous ait vraiment permis d’oublier les fâcheuses accusations. S’il a été réhabilité, tant mieux pour lui, dans la mesure où il a semblé sincèrement investi dans son rôle d’allié depuis qu’il a percé dans Parks and Recreation. Parce que son film, Good Fortune, est vraiment marrant, dans le genre “eat the rich”, et qu’il fourmille de bonnes punchlines et de situations oscillant entre la mélancolie et l’ironie mordante, ce qui est souvent mon « style » d’humour. Mention spéciale à Keanu Reeves dans un rôle en contre-emploi d’ange neuneu et trop gentil, même si le film tente de tirer la couverture vers le duo entre Seth Rogen et Aziz Ansari. Good Fortune met un coup de projecteur sur la gig economy et les jobs à la con dont de nombreux Américains ont besoin pour survivre d’un mois au suivant, et pose la question (sans vraiment assumer que la réponse est oui) : est-ce que tous vos problèmes seraient résolus si vous étiez milliardaire ? 

 

“Gabriel, why did you do this?

– I tried to show him that wealth wouldn’t solve all his problems?

– And?

– It seems to have solved most of his problems.”

 

Le film tente de rire de l’absurdité de cette question en répondant d’abord “bah oui, banane”, mais en bon film U.S., tente quand même d’injecter une morale à base de “l’amour et l’amitiay c’est plus important que l’argent, ça va mec reste pauvre c’est pas si terrible”, mais il a le bon goût de n’épargner personne et de montrer que chacun, dans ce triste monde fascisant où les inégalités se creusent de mois en mois en Occident, a ses propres égoïsmes, ses propres lâchetés, et au final ses propres raisons. C’est une jolie surprise, malgré la fin un peu naïve, et cela mériterait de rencontrer son public (bien que cela soit peu probable, en France, avec son casting vraiment pas assez mainstream chez nous : Keke Palmer, Sandra Oh, Stephen McKinley Henderson, Sherry Cola…), notamment parce que c’est toujours marrant de voir des comédies ou les personnages doivent provisoirement échanger leurs vies pour découvrir l’empathie, et que dans ce cas précis il s’agit de regarder un milliardaire tech bro galérer dans les jobs des gens qui l’ont rendu riche et sur la dureté desquels il ne s’était jamais interrogé.

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