Quand j’ai emménagé à San Francisco il y a un peu plus d’un an, un des premiers conseils qu’on m’a donné a été de me dire de télécharger une application sur les catastrophes naturelles (tornades, tsunami, etc.), et notamment les séismes, puisque la Californie est “overdue” pour un bon gros tremblement de terre dans les prochaines années, même si on ne sait pas où ni quand (c’est bien le problème), et qu’avec la faille de San Andreas qui traverse (entre autres) la baie de San Francisco, tout le monde s’attend à un “big one” dans les prochaines années, comme une bombe à retardement sans compte à rebours. Il fallait donc que je mette une app dédiée sur mon téléphone au motif que “tous les californiens en ont une sur leur téléphone”. Un acte d’intégration en quelque sorte. J’en ai téléchargé une, je l’ai réglée pour ne recevoir que les alertes pour les séismes en Californie, d’une magnitude de 3.0 ou plus, parce que bon en-dessous de 3.0 il y en a plein et en général on ne les sent que très près de l’épicentre.
Je reçois deux ou trois notifications par semaine, le plus souvent pour des séismes de 3 et quelques, et toujours avec un épicentre à plusieurs dizaines, voire centaines de kilomètres, et je ne m’inquiète donc pas de ne pas les sentir.
Mais il y a eu deux séismes un peu plus puissants en un an : un de 5.00 à Ferndale, avec ses répliques, le 5 décembre 2024, et un de 4.29 cette nuit, 22 septembre, à 3 heures du matin. Et… je n’en ai senti aucun. Bon, celui de Ferndale, l’épicentre était à 450 km de chez moi, à la limite je peux comprendre. Mais celui de cette nuit, tout le monde m’en a parlé depuis ce matin, c’était à 15 km de mon appart, et même les copains qui étaient au festival Portola tout le week-end ont cru qu’ils étaient en redescente de mushrooms mais ils l’ont senti. Et moi, bah je dormais comme une souche et ça ne m’a pas réveillé. Je crois qu’il va vraiment me falloir un séisme de blockbuster hollywoodien pour que je ressente quelque chose, parce que pour l’instant, les séismes californiens et moi c’est un rendez-vous manqué, et si on ne me le disait pas au moins une fois par semaine, je serais bien incapable de deviner que la Californie somnole sur l’une des failles sismiques les plus dangereuses du monde.